Dans un monde musical où les frontières entre tradition et modernité s’estompent, Adai Song, alias ADÀI, émerge comme une voix singulière et audacieuse. Avec son dernier album, The Bloom Project, l’artiste sino-américaine propose une réinterprétation féministe du shidaiqu, un genre musical né à Shanghai dans les années 1920, fusionnant musique folklorique chinoise et jazz occidental.
Cet album de huit titres, produit en collaboration avec des talents internationaux, dont des anciens élèves de Berklee, est une exploration sonore où se mêlent instruments traditionnels chinois tels que le guzheng, l’erhu et le pipa, associés à des rythmes EDM, des textures synthétiques et des influences hip-hop. Cette fusion crée une atmosphère à la fois nostalgique et résolument contemporaine.
Parmi les morceaux phares, « A Lost Singer » revisite le classique de 1937 « Tianya Genu », en mettant en avant une femme qui forge son propre destin plutôt que d’attendre un âme sœur. « Night Shanghai » capture la solitude sous la surface scintillante de Shanghai d’après-guerre, tandis que « Make Way » transforme un symbole de l’ancien Shanghai en un hymne de l’autonomie. « I, I Want » est une chanson d’amour moderne, directe et espiègle, exprimant le désir et la décision féminine.
The Bloom Project se distingue par sa capacité à réinventer des classiques tout en affirmant une identité féminine forte et indépendante. Adai Song réussit à fusionner tradition et modernité, offrant une œuvre musicale riche et émouvante.
Cet album est une invitation à redécouvrir le shidaiqu sous un nouveau jour, porté par une artiste dont la vision et la créativité n’ont d’égales que sa passion pour la musique.