Avec “Ambient 2.0”, AGA ne cherche pas à captiver l’attention, mais à la libérer. Dès les premières mesures, le compositeur italien Alessandro Antolini dessine un paysage sonore subtil, où chaque nuance semble respirer. Ici, pas de virtuosité tapageuse ni de mélodie évidente, mais une lente montée sensorielle qui invite à l’introspection.
Inspirée par Brian Eno mais teintée d’accents contemporains à la manière de Mogwai, M83 ou Ólafur Arnalds, la pièce déroule ses textures avec une précision minimaliste. Les rythmes se croisent, se fondent, puis s’effacent, comme des pensées qui dérivent sans contrainte. Le son, presque liquide, façonne un espace mouvant où l’auditeur devient acteur. Car “Ambient 2.0” n’est pas qu’à écouter : elle est à ressentir.
L’acte d’écoute, ici, devient presque méditatif. AGA pousse à ralentir, à percevoir le silence entre les notes, à prêter attention à l’invisible. Et lorsque la composition atteint son point d’équilibre – un final suspendu, fragile – on ne sait plus très bien si l’on vient de traverser un morceau… ou un état d’âme.
La vidéo d’Alexis Ciancio, faite d’illusions psychédéliques et de gestes détachés du temps, prolonge cette expérience sensorielle. Un vertige doux, entre rêve et réalité, qui annonce un EP prévu pour octobre 2025. AGA, sans un mot, dit l’essentiel.