Dès les premières notes, « Joonam » enveloppe l’auditeur d’une chaleur feutrée. Dans cette pièce chantée en persan, Sarah Safaie et Ben Varian esquissent un moment suspendu, où la douceur et l’intimité prennent le pas sur les artifices. Le titre, qui signifie « mon âme » ou « mon amour », porte bien son nom : il touche au cœur sans jamais hausser le ton.
Basés à Los Angeles, les deux artistes signent ici l’un des morceaux les plus marquants de leur album Ark’s Joy. Une guitare discrète, une rythmique flottante et surtout la voix de Sarah, calme, presque murmurée, créent une atmosphère contemplative. Loin des productions surchargées, « Joonam » respire – et fait respirer.
Le morceau s’achève sur un solo de saxophone que Sarah interprète elle-même. Ce souffle final, improvisé mais maîtrisé, vient clore la ballade avec une élégance inattendue. Pas de grand climax, juste une émotion tenue, toute en subtilité.
Dans « Joonam », chaque silence compte autant que chaque note. Une musique qui se déploie lentement, à son propre rythme, et qui invite à la réécoute. C’est ce qu’on appelle un bop, oui, mais un bop qui murmure à l’oreille au lieu de s’imposer. Et c’est précisément ce qui le rend si précieux.

                                    