C’est une chanson qui semble avoir attendu son heure. « Rogue Oligarch », exhumée par Brudini de ses archives musicales, prend aujourd’hui une signification nouvelle, presque prophétique. Initialement sortie en catimini fin 2020, en face B ignorée du grand public, elle réapparaît dans un fracas post-punk disco qui trouve un écho troublant dans l’atmosphère de 2025.
Tout commence sur scène, dans une salle d’East London. Brudini y interprète cette pépite oubliée avec une intensité rare, réveillant un morceau qui capte soudain l’esprit du temps. À la croisée des continents, « Rogue Oligarch » oppose la nonchalance électrique de la voix de Brudini à une fanfare venue tout droit d’Istanbul. Cuivres en roue libre, guitares agressives, rythmique frénétique : la collision est brillante, presque chaotique. Mais derrière la transe, la critique est sourde. Les puissants vacillent, les oligarchies dansent sur un volcan.
Ce retour inattendu rappelle que Brudini n’a jamais cessé de conjuguer les contrastes : douceur vocale et rugosité sonore, poésie et tension sociale. Comme dans ces chansons précédentes, il cisèle des univers où la narration prime, où chaque note semble avoir un poids.
En redonnant vie à « Rogue Oligarch », l’artiste signe une chronique musicale d’un monde en déliquescence. Le morceau, à la fois brûlant et libérateur, devient bande-son d’une époque qui vacille — mais qui, dans sa chute, trouve encore la force de danser.