Avec burning rome, Danny Groenland ne se contente pas de livrer un album ; il offre une déclaration d’intention. Dès les premières mesures de chip in, porté par des cuivres ravageurs qui claquent comme un appel au réveil, l’artiste irlandais nous plonge dans un univers où l’engagement et la délicatesse s’entrelacent. Sa voix, souple et expressive, déploie des lignes de chant qui caressent autant qu’elles questionnent.
À travers 14 titres finement ciselés, Groenland aborde des sujets brûlants — crise climatique, inégalités, violences systémiques — sans jamais céder au désespoir. « Malgré la gravité des thèmes, je voulais que cet album soit optimiste », confie-t-il. Et il réussit ce pari avec une élégance rare, insufflant à chaque morceau une vitalité portée par l’amour, l’empathie et l’espoir.
Runway, en collaboration avec la talentueuse Senita, illustre parfaitement cette alchimie. Les voix s’enlacent et se répondent dans un équilibre subtil : d’un côté, le velours chaleureux de Danny ; de l’autre, la précision aérienne de Senita. Le tout, appuyé par des arrangements néo-soul impeccables, témoigne d’une maturité musicale qui frappe.
Plus loin, work out séduit par ses accents jazzy. Piano délicat, batterie organique et harmonies vocales soignées rappellent l’héritage de D’Angelo, évoquant avec finesse l’esprit de Voodoo. Chaque détail compte, chaque souffle trouve sa place, révélant une production aussi sincère que méticuleuse.
Avec this world is changing, Groenland enfonce le clou. La rythmique plus dansante n’atténue en rien la force du propos : notre monde bascule, mais l’élan vital demeure. L’instrumentation, aussi délicate que précise, accompagne un message limpide : tout est encore possible, à condition de vouloir changer.
En tissant ensemble la beauté de la soul, la profondeur du jazz et l’urgence du temps présent, Danny Groenland signe avec burning rome un album nécessaire. Un disque qui ne baisse jamais les bras, et qui rappelle que l’espoir, parfois, est le plus bel acte de résistance.