Avec June in February, Charles Edison livre une œuvre rare, où l’intime devient universel. Troisième volet d’une trilogie introspective amorcée dans la douleur, cet album marque une transition vers la clarté. Finies les ombres du passé : ici, place à l’acceptation, à la gratitude, à la lumière qui perce malgré le froid.
Dès l’ouverture avec « No More », Edison frappe juste. Flow précis, beat posé, l’artiste impose une voix calme mais assurée, comme s’il avait enfin trouvé le centre de gravité de sa musique. C’est ce ton confiant, presque méditatif, qui irrigue tout l’album.
Parmi les éclats de lumière, « Shining on Me » se distingue comme un mantra joyeux. Sans tomber dans l’euphorie creuse, Edison y trouve le juste équilibre entre introspection et élévation. C’est lumineux, organique, presque solaire.
Mais l’un des sommets du disque reste « Florence », chanson-mémoire en hommage à sa grand-mère, disparue en 2016. Un morceau mûri pendant près de dix ans, tout en retenue et en délicatesse, qui dit l’amour plus que la perte.
À l’opposé du spectre, « No Love Lost » est un uppercut. Charles y lâche prise : il ne fait plus de musique pour plaire, mais pour être vrai.
Et lorsque vient « Say Goodbye », l’adieu est doux, presque serein. Comme une dernière page qu’on tourne avec le sentiment d’avoir tout dit.
Grâce au mixage de Chemo, le tout respire, vibre, résonne. June in February n’est pas un simple album, c’est un point d’équilibre trouvé. Et c’est bouleversant de justesse.