Avec Stoned Supreme, Dan Gober signe une incursion lumineuse dans les tréfonds de l’esprit, là où les pensées s’enroulent, se heurtent, puis s’éclaircissent. Dès les premières secondes, la texture sonore évoque une évidence : l’ombre planante de Nirvana et les éclats grinçants des Pixies ont inspiré l’élan créatif de ce morceau aussi électrique qu’introspectif.
Le titre s’articule autour d’un concept simple mais vertigineux : se perdre dans une idée, la creuser jusqu’à en extraire une vérité, une clarté. Une sorte de descente psychique dans un tunnel mental, où l’issue ne serait ni l’angoisse ni l’errance, mais une lumière presque euphorique. Cette trajectoire mentale trouve sa forme musicale dans un arrangement qui joue habilement des ruptures de rythme, des textures granuleuses, et d’un refrain massif, conçu pour frapper fort sans détour.
Le morceau, très direct, ne s’embarrasse d’aucun détour inutile : « all killer, no filler », comme le décrit l’artiste lui-même. On ressent une jubilation évidente dans l’exécution, presque un exutoire. Le pont, ou plutôt la section de retournement, agit comme une rampe de lancement vers un final cathartique.
Avec Stoned Supreme, Dan Gober réussit un pari rare : mêler l’instinct du rock alternatif des années 90 à une écriture contemporaine du mal-être et de la clarté retrouvée. Une chanson qui vibre autant qu’elle fait réfléchir.