Il y a des chansons qui murmurent une peine, et d’autres qui la jettent au visage comme une gifle sonore. Avec “Selfish (Remix)”, Daniel Arison et Leah Kate réussissent à faire les deux. Le titre, initialement une ballade mélancolique portée par la voix vulnérable de Daniel, renaît ici sous forme de confrontation passionnée. Le remix, dévoilé ce 6 juin, transforme la douleur solitaire en échange abrasif, presque théâtral.
L’entrée de Leah Kate est fulgurante. Connue pour ses hymnes pop incisifs et son attitude sans compromis, elle insuffle au morceau une énergie frontale. Là où Daniel priait à voix basse, Leah répond avec l’assurance d’une femme qui ne baisse plus les yeux. Ce n’est plus un monologue de rupture, mais un ping-pong d’émotions où les deux perspectives s’entrechoquent, se répondent et s’alimentent.
La production de Nick Ruth (Selena Gomez, Tate McRae) habille cette tension d’un vernis pop-rock aux accents Y2K, entre guitares acérées et percussions nettes. C’est propre, mais chargé — chaque son semble calibré pour amplifier l’intensité dramatique du morceau. Et ça fonctionne : le remix nous entraîne dans une spirale de reproches chantés, d’amour à vif, de phrases que l’on crie quand il est trop tard.
Daniel Arison livre ici plus qu’une relecture : il ouvre son univers à la contradiction. Et Leah Kate y pénètre comme un éclair, transformant une blessure individuelle en duo cathartique. “Selfish (Remix)”, c’est ce moment où l’intime devient spectacle. Et l’égoïsme, un cri à deux.