Il nous est tous arrivé, du moins à beaucoup d’entre nous, de tomber sur un clip vidéo de musique Jpop ou Kpop et de nous étonner du nombre de ses membres. C’est très impressionnant lorsqu’on est habitué à des petits boys et girls band de quatre ou cinq artistes max. Dix, vingt et plus, la pop asiatique ne se prive pas puisqu’avec le groupe AKB48 par exemple, on parle de plus de 130 personnes. Un groupe cent pour cent féminin qui fait parler par son fonctionnement très particulier mais également par son succès puisque les filles ont remporté beaucoup de prix au Japon dont la distinction de premier groupe féminin à avoir vendu plus de 30 Millions d’exemplaires dans le pays. Musicalement, les AKB48 représentent un courant naïf, mignon, fait pour plaire au maximum d’ados à l’image des boys et girls bands des années 90.
Au-delà du girls band, le groupe AKB48 est une franchise, un emballage pouvant habiller les produits d’une même chaine de production. Comme de nombreux groupes de J ou Kpop, AKB48 est le projet d’un producteur qui s’appelle Yasushi Akimoto. Son but, créer un groupe d’ « Idols accessibles pour les fans… ».
Petit cours particulier pour les non « initiés ». Les « idols » au Japon ou en Corée sont des jeunes artistes amateurs recrutés par des managers ou des producteurs, dont les fans suivent l’évolution au fur et à mesures des années. Pendant un certain temps, ces jeunes artistes suivent un entrainement dur et stricte pour maîtriser parfaitement les différents aspects (image, danse, chant…) du spectacle. Certains « idols » deviennent de véritables icônes de la musique japonaise ou Coréenne. Il existe désormais un genre musical au japon appelé la « Idol Pop » qui met l’accent sur la jeunesse, l’innocence, le « Kawaii »…
AKB48 veut dire Akihabara48 (Akihabara est un quartier du centre de Tokyo). Le groupe est donc composé de plus de 130 membres. Vous vous demandez sûrement, comment peut-on gérer un groupe qui compte autant de personnes ? On les menant à la baguette… (Alerte : Blague raciste) du moins en les fragilisant autant que possible avec des règles ingérables pour le commun des artistes. Par exemple : Chaque membre peut se faire virer du groupe à la suite d’un simple sondage. Les filles sont mises en avant dans les vidéos ou autres apparitions publique selon des sondages de popularité. Il est interdit d’avoir une relation amoureuse puisque les filles doivent sembler accessibles pour les adolescents (la fameuse technique de l’artiste célibataire jouant sur les fantasmes de ses fans). Cette règle semble être l’une des plus importantes du contrat des « idols » puisqu’en 2013, une des membres du groupe, Minami Minegishi âgée de 20 ans a été contrainte de se raser la tête comme acte de contrition et de s’excuser publiquement pour avoir eu une relation amoureuse. La jeune femme avait été surprise par les médias japonais quittant l’appartement d’un garçon également membre d’un groupe de Jpop masculin. (Découvrez la vidéo ci-dessous).
Tout se finit bien pour Minami Minegishi puisqu’après quelques mois d’exclusion, la jeune femme fût réintégrée dans le groupe. Rétrogradée dans un premier temps, elle a ensuite été nommée « Capitane » de l’équipe 4. Oui, une des particularités de ce groupe est d’être divisé en plusieurs sous-groupes ou équipes : A, K, B, 4 et 8. Le but de ce système est de les dispatcher dans différents endroits du pays en même temps. Ainsi, pendant que certains membres sont en tournée, d’autres assurent un spectacle quotidien dans leur salle de concert à Akihabara dans le centre de Tokyo. Chaque équipe est gérée par une agence différente et certaines sont plus importantes que d’autres. La A gérée par Yasushi Akimoto et la K par Yasushi Kubota sont les plus prestigieuses. Le producteur a donc mis en place un système d’ascension et de rétrogradation pour motiver encore plus « idols ». Les nouvelles arrivées et les moins expérimentées partent de l’équipe 8 et ont pour ambition d’atteindre le graal c’est-à-dire l’équipe A du producteur qui a fondé le groupe. Lorsque les filles de chaque équipe arrivent à la fin de leurs contrats, elles peuvent être renouvelées, virées, promues capitaine ou à l’équipe supérieur. Des conditions et un fonctionnement qui rappellent ceux des boys bands occidentaux des années 90 puisque certains contrats ont été reconnus a postériori abusifs. L’exemple le plus célèbre est celui concernant le groupe NSYNC de Justin Timberlake dans lequel le producteur était compté comme sixième membre de la formation touchant ainsi une rémunération en tant que producteur et artiste au dépend du groupe.
