L’EP I Want to Laugh Until I Cry de Diego Philips pourrait bien être l’une des plus belles révélations de cette fin d’année. Un petit bijou intimiste qui nous invite à un voyage au cœur de l’introspection, de la douleur et de la beauté fragile de l’âme humaine. L’artiste belge, aujourd’hui installé à Londres, y explore des thèmes universels comme le temps qui passe, les souvenirs qui s’effritent, et la guérison qui, bien que lente, finit par s’installer.
Ce qui impressionne d’emblée dans cet EP, c’est la pureté de l’approche musicale. Pas de fioritures, pas d’artifices, mais une voix fragile et envoûtante qui se mêle à des arrangements subtils de guitare acoustique et de violoncelle. Ce dernier, interprété par Shizuku Tatsuno, apporte une profondeur émotionnelle qui transforme chaque morceau en une expérience sensorielle presque palpable. Les morceaux comme I Want to Laugh Until I Cry et Time sont des méditations sonores, des respirations entre chaque note, où Philips semble se livrer avec une sincérité déconcertante.
L’influence de José González et Nick Drake plane sur l’ensemble de l’EP, mais Diego Philips parvient à faire de ces inspirations un terrain d’expression unique, empreint d’une mélancolie discrète mais poignante.
Cet EP est bien plus qu’une simple collection de chansons : c’est un exutoire, un recueil d’émotions brutes qui, loin de sombrer dans le pathos, s’élèvent au rang de poésie musicale. Un véritable témoignage de résilience et de beauté cachée, où chaque morceau semble être une tentative de saisir ce qui échappe inévitablement. I Want to Laugh Until I Cry n’est pas seulement un titre, c’est un état d’âme, et l’EP tout entier résonne comme une promesse fragile mais sincère.