Certains projets ne cherchent pas l’approbation. Ils s’imposent, dérangent, bousculent. MOAD, le nouvel EP de DOAM, entre dans cette catégorie. En six morceaux, l’artiste trace une ligne brute entre provocation, introspection et chaos sonore.
PUSH IT ouvre le bal avec une énergie club débridée. C’est frontal, hédoniste, presque insolent. DOAM y célèbre l’excès sans filtre, dans une ambiance moite et électrique. Sur WATAA, épaulé par Yung Bambi, Original God, Favour Abel et ZCR, le ton devient martial. Le morceau explose comme un cri de guerre digital, entre clash viral et pulsion urbaine.
PINK MINK joue la carte de l’excentricité. Fourrure rose, références à Cam’ron, sensualité ostentatoire : DOAM s’y affiche en diva underground, flamboyant et assumé. SIM ralentit le tempo pour évoquer les amours simulées, les relations pixelisées. C’est doux, presque mélancolique, mais jamais naïf.
L’ambiance se durcit avec DEATHNOTE, plongée sombre dans les méandres du pouvoir et de la justice. Inspiré du manga culte, le morceau est dense, oppressant, presque paranoïaque. Puis vient HeadBang, final chaotique et cathartique. C’est agressif, métallique, fait pour secouer les corps et vider les têtes.
MOAD n’est pas un simple EP. C’est une déclaration, un manifeste sonore qui refuse les compromis. DOAM y affirme une identité singulière, entre rage stylisée et lucidité crue. Un projet qui ne flatte pas, mais qui frappe — là où ça fait du bien.