Dans Anxiety, Doechii ne se contente pas de livrer une chanson : elle projette sur écran géant les tourments d’un esprit sous tension. En reprenant le célèbre motif de Somebody That I Used to Know de Gotye, elle puise dans une mémoire collective pour en faire un terrain d’expression profondément personnel.
Écrite en 2019 dans l’intimité d’une chambre, cette chanson connaît un second souffle grâce à sa réédition en 2025. Et c’est TikTok qui, encore une fois, aura servi de catalyseur inattendu. Mais loin de surfer simplement sur la nostalgie, Doechii transforme ce souvenir musical en un cri du cœur, un miroir de l’époque et de son propre combat intérieur.
Le clip, aussi troublant que magnétique, nous entraîne dans une maison en proie à l’absurde : feu, intrusions, distorsions spatiales… Chaque pièce devient un tableau du désordre mental, chaque scène une allégorie d’une anxiété rampante. Clin d’œil évident au clip de Gotye, une séquence marquante la montre recouverte de peintures géométriques, se fondant dans un décor mural comme pour s’effacer ou s’échapper.
Anxiety n’est pas seulement une réussite visuelle : c’est aussi un succès international, qui résonne des États-Unis à la Suisse, en passant par la France. Mais ce que l’on retient surtout, c’est la sincérité brute de Doechii, son refus de l’apparat au profit d’un exutoire artistique. Une œuvre cathartique, à la croisée des genres et des générations.