Avec Scavengers, Eric Angelo Bessel nous ouvre une nouvelle porte de son univers sonore, prélude à son deuxième album solo Mirror at Night, attendu pour le 31 octobre 2025. Artiste visuel et musicien américano-allemand, Bessel continue de brouiller les frontières entre l’image et le son, entre le tangible et l’invisible.
La pièce résonne comme une incantation discrète, un hommage aux “superorganismes” et à la coalescence des esprits, selon les mots de l’artiste. Les cordes lo-fi semblent flotter dans un espace indéfini, se construisant et se déconstruisant au gré d’un mouvement presque organique. On y perçoit la nostalgie d’instruments comme le Mellotron, conjuguée aux sonorités multiples des synthétiseurs Alesis, pour un résultat qui évoque une chambre d’échos traversée de reflets.
Bessel ne propose pas une simple composition instrumentale : il crée un paysage. Scavengers s’impose comme une immersion dans une nuit où des nuages artificiels dérivent au-dessus d’eaux bioluminescentes. L’auditeur devient témoin d’une scène mouvante, oscillant entre rêve et réalité, entre mémoire et invention.
Ce single annonce un album qui comptera douze morceaux instrumentaux, chacun pensé comme une variation d’ambiances et de textures. Après plusieurs projets publiés sous le label Lore City Music, Mirror at Night apparaît comme une synthèse des recherches sonores de Bessel : intime, méditatif et ouvert aux imaginaires collectifs.
Avec Scavengers, il nous rappelle que la musique peut aussi être une cartographie intérieure, une manière de traduire l’indicible — ces murmures nocturnes qui continuent de résonner bien après la dernière note.

