À l’écoute de « Bluebirds », on comprend vite qu’Esdaile State n’a pas seulement voulu livrer un morceau : c’est une bulle de saison, un tableau sonore suspendu entre mélancolie douce et lumière nouvelle. Dans cette création au groove jazzy, le groupe tisse une matière trip-hop délicate, ponctuée de cordes cinématographiques et d’une guitare à la George Harrison, signature pleine d’âme et d’élégance.
L’introduction se pose avec une voix échantillonnée qui semble sortir d’un vieux magnétophone, convoquant souvenirs et fragments d’un amour passé. Puis la composition s’élargit, laisse respirer des flûtes rêveuses, des harpes soyeuses, et une progression instrumentale qui tutoie le ciel. C’est le printemps en musique, mais un printemps hanté par ce qu’on a aimé et perdu.
« Bluebirds », comme son nom l’indique, s’inscrit dans cette tradition symbolique où l’oiseau bleu incarne le désir, la liberté, parfois l’évanouissement du bonheur. La fin du morceau, baignée dans le chant des oiseaux, referme doucement cette parenthèse sensorielle, comme une carte postale que l’on glisse dans un tiroir.
Avec ce titre, Esdaile State signe un retour subtil et raffiné. Une rêverie sonore pour accueillir les beaux jours.