Vingt ans. C’est le temps qu’il aura fallu à « Stand & Wait » pour atteindre sa pleine maturité. Écrit en 2005 par Ross Churchill, alors en quête d’un successeur crédible à Coldplay après la sortie de X&Y, le morceau n’avait pas trouvé sa place avec son groupe de l’époque, Cedar. Trop ambitieux pour leurs moyens, trop vaste dans ses intentions, il avait été relégué à une version acoustique et quelques open mics discrets.
Mais l’oubli n’a jamais gagné Ross, convaincu que cette chanson méritait mieux. Lorsque Firebird Union est né en 2019, aux côtés de son frère Matt, le titre a refait surface. C’était devenu un manifeste en devenir. Avec le recul, l’arrangement initial – guitare, basse, batterie – sonnait creux face à ce qu’il imaginait depuis des années : un morceau cinématographique, parcouru de cordes, où la tension et l’émotion se croisent à la manière d’un chaos sur fond de calme.
« Stand & Wait » devient ainsi la sixième sortie officielle du duo anglo-américain, et probablement la plus personnelle. Influencés par Noel Gallagher, Fleet Foxes ou encore HAIM, les frères Churchill modernisent leurs racines transatlantiques dans une pop aux textures profondes, mêlant synthétiseurs atmosphériques et guitares ciselées. L’obsession pour les arrangements de cordes, née un matin en préparant un café, a permis au titre de passer d’une simple idée à une réalisation orchestrale ambitieuse.
Le résultat est saisissant : une chanson attendue, enfin révélée, et définitivement gravée dans le paysage sonore du duo. « Stand & Wait », c’est la preuve que certaines œuvres ont besoin de temps pour éclore. Et que la patience, en musique comme ailleurs, peut parfois donner naissance à l’intemporel.