Les autorités brésiliennes viennent de frapper un grand coup dans la lutte contre les écoutes frauduleuses sur les plateformes de streaming. Un individu a été arrêté pour avoir mis en ligne 400 faux morceaux sur Spotify, générant artificiellement 28 millions de streams. Cette affaire illustre un problème croissant dans l’industrie musicale : la manipulation des classements et des revenus par des écoutes fictives.
Le phénomène des « fake streams » n’est pas nouveau, mais il prend une ampleur inquiétante. Aux États-Unis, un cas similaire avait révélé une escroquerie à hauteur de 10 millions de dollars, orchestrée grâce à des morceaux générés par intelligence artificielle et diffusés en boucle par des bots. En France, une étude du Centre national de la musique estimait qu’entre 1 % et 3 % des écoutes sur les plateformes en 2021 étaient frauduleuses, ce qui représenterait plusieurs milliards de lectures truquées.
Au-delà des chiffres, ce type de fraude pose une question essentielle : comment préserver l’intégrité de l’écosystème musical face à ces pratiques ? Si les plateformes affirment renforcer leurs contrôles, les fraudeurs redoublent d’ingéniosité pour contourner les systèmes de détection. Pendant ce temps, de véritables artistes peinent à émerger, pris dans un jeu faussé où les algorithmes sont trompés par des écoutes fantômes.