Avec UltraTerrestrial, Herman Martinez signe un album qui tient autant de l’expérience sensorielle que de l’échappée spirituelle. Enregistré dans les marges d’Atlanta, ce disque de 11 titres naît du tumulte et de l’improvisation, mais trouve sa cohérence dans une quête d’authenticité. Martinez le décrit lui-même comme un recueil de rêves oubliés et de souvenirs nostalgiques, une manière d’ouvrir des fenêtres sur des mondes insoupçonnés.
Dès les premières notes, Uncanny Valley impose son charme : une mélodie claire, des guitares qui grondent et s’apaisent, une alternance subtile entre douceur et envolées rock. Le morceau, accrocheur, installe un univers où l’intime côtoie l’électrique. Le single Changeling poursuit sur la voie de l’introspection, abordant les questions d’identité, tandis que Thagomizer s’aventure sur un terrain plus imprévisible : riffs en boucle, batterie incisive, solos de guitare qui s’embrasent et surprennent à chaque détour.
Martinez sait aussi ménager des respirations. Smudge, ballade fragile aux arpèges aériens et aux touches de piano féériques, suspend le temps, la voix du chanteur se faisant caresse. Plus loin, Unreliable Narrator déroule une mélodie lancinante, charpentée par une batterie précise et par ce chant charismatique qui en souligne chaque nuance.
Parmi les temps forts, I Hope Something Good Happens to You Today se démarque comme une ballade rock intemporelle, portée par une sincérité désarmante. Et pour clore le voyage, Origins résume tout l’album : contrastes entre accalmies et orages électriques, guitares saturées, éclats psychédéliques et solos tranchants. Ici, la musique parle sans avoir besoin de mots.
Avec UltraTerrestrial, Herman Martinez livre une œuvre magnétique, entre chaos créatif et éclats de lumière, un album qui s’écoute comme on suit un rêve éveillé.