En 1999, dans les studios légendaires de Marvin’s Room, une collaboration aussi inattendue qu’inspirante voit le jour entre deux titans de la musique : Michael Jackson, le Roi de la Pop, et Lenny Kravitz, le rockeur multifacette. Le fruit de cette rencontre est la chanson « (I Can’t Make It) Another Day », une œuvre puissante qui restera longtemps gravée dans les mémoires des amateurs de musique.
Lorsque Lenny Kravitz reçoit la nouvelle que Michael Jackson souhaite travailler avec lui, il n’a que deux jours pour composer un morceau digne de cette légende vivante. Se mettant en mode immersion totale, Kravitz puise dans l’essence même de Jackson pour créer « (I Can’t Make It) Another Day ». Ce morceau, vibrant et énergique, évoque la grandeur de la vie de Jackson, ses nombreuses réalisations, tout en soulignant que, malgré tout, sa relation avec Dieu reste la chose la plus précieuse. Une déclaration de dépendance spirituelle au-delà de toutes les gloires terrestres.
Enregistrée comme démo, la chanson capture une alchimie rare entre les deux artistes. Kravitz, non seulement auteur et producteur, joue tous les instruments sur la piste, créant une ambiance musicale riche et complexe. L’enregistrement est une expérience que Kravitz décrit comme l’une des plus incroyables de sa carrière, faite de respect mutuel et de passion commune pour la musique.
Diriger Michael Jackson lors de l’enregistrement de la chanson est à la fois un honneur et un défi pour Kravitz. Jackson, perfectionniste comme à son habitude, demande à Kravitz de le corriger à chaque imperfection, ce qui conduit à des moments de tension constructive. Kravitz se rappelle avoir dû surmonter sa réticence initiale à arrêter Jackson lors des prises imparfaites, une tâche intimidante qu’il accomplit avec déférence et précision.
La démo de « (I Can’t Make It) Another Day » reste longtemps cachée, jusqu’à ce qu’un extrait non mixé fuite sur YouTube en 2008. Cette fuite incite Kravitz à finaliser la chanson. Il invite alors Dave Grohl des Foo Fighters pour jouer de la batterie, ajoutant une dimension supplémentaire à l’œuvre. Cependant, malgré les crédits indiquant sa participation, Grohl révèle plus tard qu’il n’a pas vraiment joué sur la version finale, ses contributions ayant été en grande partie écartées. Cette confusion ajoute une touche de mystère à l’histoire déjà fascinante de cette chanson.
Ce n’est qu’en 2010 que « (I Can’t Make It) Another Day » voit officiellement le jour sur « Michael », le premier album posthume de Jackson. La sortie de ce morceau offre un rare aperçu des dernières collaborations de Jackson, rappelant à quel point son processus créatif était intense et collaboratif. Pour les fans, c’est un trésor redécouvert, une nouvelle opportunité d’entendre la voix emblématique de Jackson dans un contexte inédit.
Pour Lenny Kravitz, cette collaboration est plus qu’un simple projet musical ; c’est une expérience de vie. Il se souvient avec émotion des sessions d’enregistrement et de l’exigence de perfection de Jackson. En 2018, Kravitz intègre des vocaux inédits de Jackson dans sa propre chanson « Low », rendant ainsi hommage à l’influence indélébile de Jackson sur son travail.
« (I Can’t Make It) Another Day » transcende le simple statut de chanson pour devenir une véritable pièce d’histoire musicale. Elle symbolise la rencontre entre deux génies créatifs, une fusion de talents qui donne naissance à une œuvre profondément émotive et techniquement brillante. Ce morceau, à la fois vibrant et introspectif, est une célébration de l’art, de la passion et de la collaboration.
Michael Jackson et Lenny Kravitz, à travers cette chanson, montrent que la musique peut être un terrain de rencontre pour des esprits visionnaires. Leur collaboration nous rappelle que, même dans les moments de gloire, la vraie magie réside dans la connexion humaine et spirituelle. « (I Can’t Make It) Another Day » reste un témoignage poignant de cette vérité universelle, offrant à la fois une célébration de la musique et un hommage à l’héritage éternel de Michael Jackson.
