Depuis la révolution Iranienne de 1979 qui a abouti à la naissance d’une république islamique, le pays vit sous des lois très strictes et très absurdes. Il est par exemple interdit de filmer, prendre des photos, promener son chien, se faire la bise et de pratiquer une musique non approuvée par le gouvernement. Une loi précise même que toute représentation publique de musique occidentale (jazz, rock, hip-hop, métal…) est punie de 91 coups de fouet et d’un an de prison. Les chanteurs autorisés à se produire sur scène ne doivent chanter que des chansons dont les textes ont été approuvés par l’état iranien. Lors d’un concert les artistes sont invités à bouger le moins possible et des agents de sécurité sont présents pour s’assurer que le public ne devienne pas surexcité. Autant dire que faire de la musique en Iran est un véritable acte de rébellion.
Malgré les menaces qui pèsent sur la tête de la jeunesse iranienne, de nombreux artistes undergrounds vivant dans le pays se font connaître hors de leurs frontières défiant ainsi les autorités qui se retrouvent en ce moment même dépassées par le phénomène. Il n’est plus rare désormais de voir des bandes de jeunes iraniens poster des photos ou des vidéos de concert non autorisés sur facebook ou sur youtube. Certains groupes réussissent même à exporter leur musique et se faire relayer par les médias étrangers à leurs risques et périls. D’Autres comme le groupe de rock The Yellow Dogs sont arrivés à signer des contrats d’artistes à l’étranger et partir pour exercer leur art en toute liberté.
Dans une industrie musicale occidentale où le rock est devenu une musique de bourgeois et le rap n’a désormais de subversif que la taille de fesse des danseuses que contiennent les clips vidéos, les artistes undergrounds iraniens donnent une leçon de courage aux différents rebelles de studio idolâtrés par un public pré pubère et naïf.