Il suffit parfois de quelques secondes pour comprendre qu’on tient là quelque chose de précieux. Avec “Dopamine”, le chanteur torontois Jon Vinyl livre un single élégant et magnétique, fidèle à son esthétique R&B nuancé, mais habité ici d’un souffle nouveau. C’est une montée douce, progressive, presque chimique — à l’image du titre.
Sur une instrumentation discrète, fine, mais redoutablement efficace, Jon pose sa voix avec une justesse impressionnante. Les lignes de chant glissent avec naturel, tantôt feutrées, tantôt portées par une tension émotionnelle qui ne lâche jamais l’auditeur. Il ne surjoue rien : tout est dans le dosage, dans la retenue, dans l’art du groove lent. Ce que certains tentent de forcer, lui le distille avec aisance.
La qualité de la production frappe aussi par son équilibre : chaque élément sonore semble respirer. Rien n’est trop. Rien ne manque. C’est une écriture musicale mature, portée par une voix qui sait se faire confidentielle tout en conservant une intensité palpable.
“Dopamine” n’est pas un simple single : c’est un instant suspendu, une preuve de plus que Jon Vinyl appartient à cette génération d’artistes qui réhabilitent le R&B sensible et raffiné. Et à l’écoute, une chose est sûre : la dose est juste.