Il y a des chansons qui s’installent doucement. Et puis, il y a celles qui happent dès la première écoute, comme un souffle gravitationnel venu d’un ailleurs trouble. C’est le cas de “Everything Everywhere at Once”, le nouveau titre de Kleo, artiste danoise que l’on avait découverte avec le très cinématographique I Love This Movie. Cette fois, elle revient avec une pièce maîtresse : un morceau qui ose la grandeur des cordes, la sincérité du piano et la pureté d’une voix qui semble ne rien vouloir retenir.
Écrite après une année de retrait en studio, cette chanson marque une inflexion sensible dans la trajectoire de Kleo. Ici, elle ne se contente pas de chanter l’amour ; elle le subit, le traverse, s’y perd. “Everything Everywhere at Once”, c’est l’instant où l’on bascule, où l’émotion dépasse la raison, où tout devient simultané : la beauté, la peur, le vertige. Comme au bord d’un trou noir, il n’y a plus de retour.
La voix de Kleo plane au-dessus des arrangements avec une intensité rare. Elle ne joue pas, elle confie. Et cette sincérité bouleverse. Une chanson qui confirme ce que l’on pressentait : Kleo est une conteuse d’émotions, et l’amour, son plus beau terrain d’exploration.