Il y a des chansons qui ne se contentent pas de se laisser écouter. Elles s’installent doucement dans l’air, comme une vapeur légère, une présence diffuse mais persistante. C’est exactement ce que provoque “Morning Vapors”, la nouvelle ballade éthérée signée KRAMON.
Dès les premières mesures, une guitare délicate trace les contours d’un paysage encore endormi. Le morceau ne cherche pas à impressionner, il préfère suggérer. On avance à pas feutrés dans un univers vaporeux, baigné d’une lumière laiteuse, comme celle qui précède le lever du soleil. Le rythme, quasi hypnotique, berce l’écoute, crée une forme de flottement qui tient plus de la sensation que de l’analyse. On se surprend à respirer plus lentement.
Les voix, elles, n’effleurent qu’à peine, comme un souvenir au bord de l’oubli. Elles se mêlent à l’ensemble sans jamais le dominer, apportant une couche supplémentaire à cette atmosphère suspendue. Il y a quelque chose de profondément organique ici, presque tactile, comme si la musique se déposait sur la peau.
Avec « Morning Vapors », KRAMON signe un moment suspendu, une chanson-météo intérieure, capable de transformer le tumulte d’un matin en silence habité. Une douce transe, à écouter les yeux mi-clos, entre ciel et brume.