C’est une halte comme on n’en fait plus. Après trois semaines à sillonner les terres arides de Mandchourie, La Parade plante ses guitares et sa caméra en plein désert pour capter un instant rare. Devant l’objectif, une session live de « Moonlight », leur nouveau morceau, comme un mirage musical qui prend vie à la tombée du jour.
Dès les premières secondes, le titre embarque. Une batterie posée, presque feutrée, se glisse sous des guitares suspendues, tandis que les voix, entremêlées, se répondent avec une tendresse rêveuse. Rien ne déborde, tout respire. On pense à une carte postale, mais sans cliché : ici, pas de surjeu ni d’artifice, juste une sincérité brute au milieu du vide.
Ce qui frappe, c’est la sensation d’évasion totale. « Moonlight » n’est pas simplement un morceau à écouter, c’est un moment à vivre. On sent presque le vent sec, le grain de sable sur la peau, la lumière tombante qui effleure les instruments. La musique semble émerger du décor lui-même, comme si le désert l’avait appelée.
Avant leur retour en France, La Parade signe ici une parenthèse aussi poétique qu’audacieuse. Une chanson qui ne cherche pas à impressionner, mais à suspendre le temps — et elle y parvient, avec grâce.

