On n’embarque pas dans une chanson de Mathieu Teissier comme on consomme un tube. On y entre doucement, comme dans un film aux plans fixes, au rythme lent mais sûr, qui capte l’essentiel. Avec “L’avion”, son deuxième single, l’artiste bruxellois dévoile un moment suspendu, une chronique intérieure livrée sans éclat mais avec une émotion d’une justesse rare.
Photographe, réalisateur et désormais voix montante d’une pop cinématographique et sensible, Teissier transforme ici la peur de l’avion en un instant de poésie partagée. Soutenu par le label The Ffamily, il installe un univers où chaque mot murmuré compte, où les arrangements discrets épousent le silence. La chanson flotte, à mi-chemin entre mélancolie et réconfort, quelque part entre Christophe et Sufjan Stevens.
“Just honest, good, hard work”, confie-t-il à propos de ce titre. Rien de spectaculaire, en effet, mais une vérité simple et désarmante. Avec “L’avion”, Mathieu Teissier confirme qu’il sait écrire la délicatesse, et l’enregistrer comme on photographie un instant fugace : sans artifice, mais avec grâce.