Il y a des morceaux qui ne cherchent pas à plaire — ils cherchent à dire. C’est le cas de « truthful improv », la dernière sortie de Mati, jeune voix singulière de la scène alternative. Ici, pas de vernis : il entre dans le morceau comme on entre dans une pièce en feu, débitant ses pensées sans filtre, presque comme s’il improvisait sous l’effet d’une urgence intérieure.
Dès les premières secondes, la guitare tourne en boucle, survolant un beat minimaliste. Mati, lui, pose ses mots à la mitraillette. Il alterne entre des couplets denses, presque slamés, et des montées mélodiques en voix de tête, révélant une identité vocale rare, hybride, libre. « I ain’t lie about shit, I ain’t ever felt like this », chante-t-il sur un refrain à fleur de peau. Tout est là : la sincérité brute, le désarroi quotidien, les petites défaites accumulées. « There’s a lot of truth to it », confie-t-il à propos de la chanson — et ça s’entend.
Plus qu’un single, « truthful improv » agit comme un autoportrait instantané, un journal de bord capturé en direct. Mati y avance sans armure, entre confession et performance. Une démarche à suivre de près dans un paysage musical où trop peu osent encore le vrai.

