Avec “Fire the Fox”, Muletonic, alias Alaric Jones, signe une chanson-manifeste où le folk-rock se fait arme douce et la poésie, levier de conscience. Entre arpèges tendus et inflexions à la Neil Young, l’artiste australien tisse un récit qui mêle imagerie de la chasse, critique sociale et questionnements philosophiques.
La renarde du titre n’est pas là pour fuir, mais pour incarner : injustices, dérèglements, pillage des ressources… Tout ce que le monde tait ou dissimule derrière ses apparats. “Poached all the stars from the sky, just to furnish the riches of the mansion of some guy”, lâche Muletonic d’une voix grave, presque résignée. Une phrase qui, à elle seule, dit l’ampleur du déséquilibre.
Mais “Fire the Fox” ne s’arrête pas au constat. Le morceau convoque Albert Camus et son célèbre appel à “créer dangereusement”. Muletonic s’adresse à celles et ceux qui écrivent, composent, peignent ou simplement rêvent autrement. Les artistes y sont appelés à redevenir des éclaireurs, à jouer leur rôle de “poètes-juges” dans un monde en panne de repères.
Le tout, sans grandiloquence. L’humour discret, la chaleur organique des arrangements et la sobriété du propos renforcent l’impact. “Fire the Fox” touche juste parce qu’il ne crie pas — il suggère, questionne, et surtout, il écoute.
Nice one i wonder who the fox is ..?