Il suffit de quelques secondes à A Meravilha pour imposer son souffle. Luca “Ninni” Caligiuri, artisan d’un art instrumental rare et raffiné, revient avec une pièce qui ne se contente pas de charmer : elle envoûte. Ici, pas de mots. Juste le langage universel des émotions, porté par des arrangements à la fois sobres et luxuriants.
Ninni joue sur les textures comme un peintre joue avec la lumière. A Meravilha, dont le titre fusionne les mots “maravilha” en portugais et “meraviglia” en italien — deux termes pour dire l’émerveillement — est une célébration sensorielle. À la croisée des cultures latine et méditerranéenne, cette composition déploie une chaleur mélodique qui évoque les rivages du sud, le vent sur la peau, le silence d’un soir d’été.
Dans la lignée de ses précédents morceaux Vott’a venì, Samba do amor ou encore As ondas do mar, le musicien italien confirme son talent singulier : celui de raconter des histoires sans un mot, d’éveiller des paysages intérieurs avec une pudeur bouleversante. Chaque note semble avoir été déposée avec une précision émotionnelle presque chirurgicale.
En 2025, à l’heure où tout va vite et tout s’oublie, A Meravilha prend le contre-pied : un moment suspendu, un éclat de beauté pure, comme un miracle discret. Ninni, décidément, ne compose pas seulement de la musique. Il sculpte l’émerveillement.