Dans un monde engourdi par l’inaction, Nordstahl abat le marteau. Avec « Mjölnir », le groupe allemand ne livre pas simplement un morceau de metal : il signe un manifeste. Une secousse sonore, une claque vibrante qui réveille les consciences à coups de riffs tranchants et de percussions martiales.
Dès les premières mesures, une tension brute s’installe. Le thrash explose, l’indus groove, et la voix, rocailleuse et impérieuse, tonne en allemand comme un ordre ancien. Pas besoin de traduire : on comprend que quelque chose gronde. Le climat est lourd, presque militaire, mais jamais mécanique. Ici, chaque accord semble forgé dans la braise, comme si le marteau de Thor s’abattait, non sur un champ de bataille mythologique, mais sur nos silences trop longtemps entretenus.
Car « Mjölnir » n’est pas là pour divertir. Il dérange, interroge, secoue. Nordstahl y dénonce le confort de l’indifférence, l’apathie face à l’injustice, et appelle à une révolte intime. Le refrain résonne comme une injonction : quand allons-nous enfin nous lever ? Quand laisserons-nous parler le marteau ?
Entre rage contenue et énergie libératrice, le morceau pulse. Il danse et cogne à la fois, offrant cette rare alchimie où le fond rejoint la forme. Et dans ce chaos maîtrisé, Nordstahl nous tend un miroir. Non pour nous juger, mais pour réveiller la part de feu qu’on croyait éteinte.
Un titre puissant. Brut. Nécessaire.