Le retour de Bad Bunny sur le devant de la scène musicale avec Debí Tirar Más Fotos est tout sauf anodin. Portant le flambeau d’une culture portoricaine en constante réinvention, le morceau « NUEVAYoL » ouvre son sixième album avec un message puissant et une production magistrale.
Dès les premières secondes, l’auditeur est transporté par un échantillon de « Un Verano en Nueva York » d’Andy Montañez et El Gran Combo de Puerto Rico, un clin d’œil vibrant à l’héritage musical de l’île. Ce choix audacieux ancre la chanson dans une tradition tout en affirmant une modernité portée par le style inimitable de Bad Bunny.
Musicalement, « NUEVAYoL » s’inscrit dans la lignée du dembow, ce rythme percutant et irrésistible qui avait déjà marqué des titres comme « Tití Me Preguntó ». Mais derrière ce groove dansant se cache une réflexion plus profonde. Bad Bunny y explore la dualité d’une identité portoricaine tiraillée entre modernité et authenticité, dénonçant au passage les effets d’une globalisation menaçant les racines culturelles de son île natale.
Avec des paroles introspectives et parfois mélancoliques, le morceau brille par sa capacité à mêler engagement et divertissement. Il s’agit d’un véritable manifeste musical où chaque note, chaque mot résonne comme un appel à protéger l’essence de Porto Rico face aux assauts du temps et des tendances.
Ce titre, comme l’ensemble de l’album, témoigne une fois de plus de la place unique de Bad Bunny dans le paysage musical mondial. Artiste caméléon, il réussit le pari de fusionner l’héritage caribéen avec les codes contemporains de la pop urbaine. Cette démarche, saluée par la critique, consolide son statut d’icône révolutionnaire.
Avec « NUEVAYoL », Bad Bunny ne se contente pas de divertir. Il raconte, questionne, revendique. Et si l’on en croit la profondeur de cet album, il nous rappelle que la musique, quand elle est sincère, peut être bien plus qu’un simple plaisir éphémère. Une œuvre à écouter, mais surtout à ressentir.