« Mantra », dernière offrande de River Fury, s’inscrit dans cette lignée. Initialement mis de côté durant les sessions de leur EP Pretty House, le titre a fini par s’imposer comme une évidence. Et tant mieux : « Mantra » incarne l’explosion d’énergie qu’on n’osait plus attendre.
Dès les premières mesures, on est happé par une ligne de guitare nerveuse, presque hypnotique, qui donne son nom au morceau. Le solo, placé au cœur du titre, n’a rien d’un simple ornement : il vient soulever le morceau, le faire respirer, l’élever. Le tout produit par Ed Ripley, dont la patte texturée (déjà appréciée chez Goat Girl) se fait sentir sans jamais voler la vedette.
Ce qui frappe ici, c’est la maturité du groupe. River Fury n’en est plus à chercher sa voix — ils l’ont trouvée et la projettent avec assurance. « Mantra » ne cherche pas à plaire, il impose. On y retrouve des accents psyché, une tension post-rock, un chant en retenue qui contraste avec l’urgence instrumentale. Un équilibre fragile, mais maîtrisé.
Chronique d’un morceau qui aurait pu ne jamais voir le jour, « Mantra » est surtout la preuve que la spontanéité, parfois, offre les plus belles surprises. Et River Fury nous rappelle ici qu’ils sont bien plus qu’un groupe à guitares : ce sont des bâtisseurs de climats.