Quand un photographe et réalisateur hollywoodien plonge dans la musique, le résultat ne peut qu’être cinématographique. Robert Ascroft, habitué à capturer l’essence des artistes à travers son objectif, dévoile une nouvelle facette de son talent avec Dorian Gray, un titre envoûtant porté par la voix éthérée d’Ora Cogan.
Dès les premières notes, l’ambiance est posée : une atmosphère brumeuse, entre folk onirique et rock expérimental, qui rappelle l’univers de Wim Wenders ou David Lynch, deux influences revendiquées par Ascroft. Cette aura hypnotique est renforcée par le travail d’orfèvre de Ted Young (Rolling Stones, Kurt Vile, Sonic Youth) à l’ingénierie du son, Larry Crane (Elliott Smith, The Shins) au mixage et Josh Bonati (Mac DeMarco, Slowdive) au mastering. Chaque détail semble taillé pour amplifier cette impression d’irréel, où la musique devient un tableau mouvant.
Avec ses arrangements soignés et l’interprétation hantée d’Ora Cogan, Dorian Gray s’imprègne d’une mélancolie élégante, comme une ballade suspendue entre rêve et réalité. Une œuvre qui prouve qu’Ascroft ne se contente pas d’observer l’art : il le façonne, avec la même sensibilité que ses clichés.