C’est avec une grande tristesse que le monde du hip-hop apprend la disparition de Sacha Jenkins, journaliste, écrivain et documentariste majeur de la culture urbaine, décédé à 54 ans. Figure emblématique, Jenkins a marqué plusieurs générations par son regard affûté et sa passion pour le mouvement hip-hop dans toutes ses dimensions.
Né à Philadelphie mais élevé dans le tumulte créatif de New York, Jenkins a très tôt incarné l’esprit rebelle et novateur du hip-hop. Dès son adolescence, il publie un fanzine dédié au graffiti, posant déjà les bases d’une carrière unique. Dans les années 1990, il cofonde Beat-Down, puis lance avec Elliott Wilson le célèbre magazine Ego Trip, une revue qui mêle musique, skate, satire et culture urbaine, et qui devient rapidement une référence pour les amateurs et les acteurs du milieu.
Mais Jenkins ne s’est pas cantonné au journalisme. Son regard affûté et sa curiosité insatiable l’ont conduit derrière la caméra. Il signe plusieurs documentaires marquants, dont « Wu-Tang Clan: Of Mics and Men », une plongée intime dans l’un des groupes les plus influents de l’histoire du hip-hop. Son film « Fresh Dressed » revisite la mode comme un vecteur essentiel de cette culture, tandis que ses portraits d’icônes comme Rick James ou Louis Armstrong témoignent de son amour profond pour la musique et ses légendes.
Plus qu’un simple journaliste ou réalisateur, Sacha Jenkins a été un passeur de mémoire, un conteur du hip-hop à travers ses multiples formes, de la rue aux scènes mondiales. Il a aussi coécrit l’autobiographie d’Eminem, contribuant à offrir une voix authentique à ceux qui façonnent cette culture.
Son héritage est immense, mêlant écriture, cinéma, musique et engagement. En tant que directeur créatif de la marque Mass Appeal, il a su réinventer la manière de raconter le hip-hop pour toucher un public toujours plus large.
Aujourd’hui, la communauté hip-hop pleure un visionnaire, un homme qui a su allier passion, rigueur et audace pour faire rayonner cette culture à travers le monde. Son œuvre continue de vibrer, inspirant artistes et amateurs, et rappelant combien le hip-hop est un langage universel en perpétuelle évolution.