Dissimulé quelque part entre les brumes du dream-pop et l’éclat d’une electronica aux reflets vintages, Night Tapes revient hanter nos nuits avec Television, un morceau où la mélancolie se mêle à l’irréel. Dès les premières notes, le trio londonien tisse une atmosphère vaporeuse, portée par des nappes synthétiques qui évoquent l’héritage de Boards of Canada ou Tycho.
Puis vient la voix, un falsetto aérien qui semble flotter hors du temps, comme un signal lointain capté au creux du sommeil. C’est une méditation hypnotique sur notre rapport au monde moderne, entre détachement numérique et désir d’une connexion plus profonde. L’ombre du petit écran plane sur cette composition, métaphore d’une réalité filtrée par des écrans omniprésents.
Mais loin de s’abandonner à la froideur technologique, Night Tapes insuffle une chaleur cinématographique à Television. Chaque note résonne comme une invitation à se laisser dériver, à suspendre le temps l’espace d’un instant. Entre douceur contemplative et beats lancinants, le morceau capture cette sensation d’apesanteur propre aux rêves éveillés. Une parenthèse sonore qui se vit autant qu’elle s’écoute.

