Il y’a trois ans, The Kid avait 22 ans lorsqu’il a dévoilé son travail au grand public grâce à une série d’exposition intitulée Endgame. L’artiste d’origine brésilienne et allemande est autodidacte et nous questionne sur différentes notions dont celle du déterminisme social qui prend beaucoup de place dans ses créations. Est-ce que le milieu dont on est originaire peut justifier les actes même les plus cruels ? La question se pose mais certains vous rétorquerons que toutes les personnes issues d’un milieu social défavorisé ne sont pas auteurs d’actes répréhensibles par la justice… The Kid va au-delà de la simple question sociétale qui anime parfois les débats en France puisqu’il nous met face à nos échecs en tant qu’Etre Humain. Il nous présente la violence, la cruauté de la société dans laquelle nous vivons à travers des portraits et des histoires terrifiantes. Dans Endgame, The KID révèle le visage d’anonymes issus des bas-fonds sordides de la société américaine.
Son style puise son origine dans ce qu’il a vécu plus jeune. Il raconte très souvent avoir été marqué par ses années lycée pendant lesquelles il était persécuté non seulement par d’autres jeunes mais également par les professeurs : « parce que je ne rentrais pas dans leurs cases préconçues alors que leur rôle aurait justement dû être de me protéger et de m’aider à m’épanouir en valorisant mes différences ». C’est une période pendant laquelle il dit avoir vécu des choses très traumatisantes et comprend dans un sens les auteurs du massacre de Colombine. Il pouvait du moins s’identifier à ces deux meurtriers puisqu’il explique avoir eu des envies de faire la même chose lors de ses années collège et lycée. La sculpture le représentant dans la position d’un des tueurs de Colombine intitulée Do You Believe In God ? (La question que posaient les tueurs à leurs victimes avant de leur tirer dessus. NDLR) est d’ailleurs inspirée de cet événement. Il explique que : « Le fait qu’il soit à genoux, sur le point de se tirer une balle dans la bouche mais semblant de dos être de dos en train de prier Dieu les yeux levés vers le ciel, a un double sens qui montre à la fois leur violence mais aussi le désespoir ».