Sur Motel 6, Tiger La Flor ne compose pas seulement une chanson : elle trace une route. Un trajet intérieur, sensible et sinueux, entre une rupture encore tiède et une renaissance à peine esquissée. Écrite après un déménagement de Seattle à Los Angeles, la chanson capture cet instant suspendu entre deux mondes — celui que l’on quitte et celui qu’on espère apprivoiser.
Tout, dans la production, évoque ce voyage : des guitares brumeuses comme des matinées sur la côte californienne, un tempo qui respire comme une voiture lancée sur la Highway 1, et cette voix douce, presque murmurée, qui semble parler depuis un motel vide au bord de la route. Motel 6 flotte quelque part entre la nostalgie de Fleetwood Mac, la chaleur mélancolique des Eagles et la narration viscérale d’une Maggie Rogers.
Tiger La Flor ne cherche pas l’éclat, elle raconte le manque. Ce moment précis où l’on avance, mais en se retournant sans cesse. “C’est une chanson sur le changement, sur l’espoir que quelqu’un qu’on a aimé ressente encore notre passage, dans le vent, dans la lumière, dans la route derrière”, confie-t-elle.
Motels, silences, souvenirs persistants : Motel 6 est un refuge pour les cœurs en transit.