Yeule ne compose pas des chansons : elle fabrique des mondes. Depuis ses débuts sur Zoom Lens jusqu’à ses collaborations avec Mura Masa et ses albums acclamés comme Glitch Princess ou softscars, Nat Ćmiel a construit une œuvre où la voix devient code, où la douleur se pixelise, où la pop se déstructure. Voici dix titres qui incarnent cette traversée.
1. “Pocky Boy” – Serotonin II (2019)
Le morceau qui a révélé Yeule à une scène plus large. Une ballade synthétique, douce et vénéneuse, où la voix flotte comme un souvenir. “Pocky Boy” est une confession codée, une caresse glitchée, une porte d’entrée vers son monde.
2. “Don’t Be So Hard on Your Own Beauty” – Glitch Princess (2022)
Un titre d’une tendresse désarmante. Yeule y abandonne les glitchs pour une guitare claire et une voix nue. C’est une chanson qui respire, qui pleure doucement, qui dit : “Tu as le droit d’être doux.”
3. “Eva” – Glitch Princess (2022)
Un sommet de production : textures industrielles, voix vocodée, ambiance dystopique. “Eva” est une entité, une créature synthétique qui chante sa solitude. C’est Yeule en mode cyborg romantique.
4. “Sulky Baby” – softscars (2023)
Une complainte glitchée, où la voix devient murmure, où les beats se brisent comme du verre. “Sulky Baby” est une chanson qui pleure sans faire de bruit, qui transforme la fragilité en force.
5. “Dudu” – Evangelic Girl is a Gun (2025)
Un morceau brutal, enfantin, saturé. Yeule y joue avec les codes de l’hyperpop, les détourne, les explose. C’est une chanson qui rit et qui hurle, qui dit “je suis trop” sans s’excuser.
6. “We Are Making Out” – avec Mura Masa (2024)
Collaboration sensuelle et glitchée. La voix de Yeule devient caresse numérique, entre désir et dissolution. C’est une chanson sur l’amour post-corps, post-genre, post-réalité.
7. “Pixel Affection” – Coma EP (2017)
Un bijou ambient, minimaliste, où chaque note semble suspendue. “Pixel Affection” est une lettre d’amour à l’écran, une méditation sur l’intimité numérique.
8. “Pretty Bones” – Serotonin II (2019)
Un morceau qui mêle douceur et dissonance. La voix est claire, les synthés sont brumeux. “Pretty Bones” parle de la beauté dans la douleur, du corps comme interface.
9. “Eko” – Evangelic Girl is a Gun (2025)
Un morceau cinématographique, presque orchestral. Yeule y explore la mémoire, le trauma, la boucle. C’est une chanson qui flotte, qui vacille, qui s’efface.
10. “Ghosts” – Glitch Princess (2022)
Un morceau ambient et spectral, où Yeule explore la dissolution de soi dans le numérique. “Ghosts” est une méditation sur l’absence, la mémoire, la perte. La voix est presque absente, noyée dans des nappes synthétiques. C’est une chanson qui ne cherche pas à exister, mais à hanter.

