C’est un cri venu du fond des bars poisseux de Brooklyn. Avec Punishers, Matt C. White signe une chronique sonore à la fois furieuse et intime, taillée dans le roc d’un New York nocturne, bruyant et incandescent. L’album, véritable mosaïque de grunge, de métal et de rock classique, s’écoute comme un road-trip intérieur à travers les excès et les rencontres absurdes des longues nuits new-yorkaises.
Dès « Punishers Part I: Gag », on est saisi par une urgence électrique. Les riffs fracassants, la voix tendue jusqu’à la rupture, la batterie qui martèle sans relâche : tout invite à la perte de contrôle. Ce n’est pas un simple morceau d’ouverture, c’est une mise en garde. Puis vient « Do The Lurch! », entre tension minimale et libération sonore, où la voix filtrée agit comme un clin d’œil ironique à ces moments suspendus, juste avant l’implosion.
Matt C. White raconte ici ses nuits, ses errances et ces « punishers » — ces bavards ivres qui monopolisent l’attention dans les recoins sombres des bars. Le titre « Remember » s’en fait l’écho désordonné, alternant spoken word et chaos, comme un souvenir fragmenté d’une nuit trop longue.
Mais c’est « Hunt » qui referme l’album avec un brin d’apaisement : un titre plus mélodique, au fort potentiel radiophonique, sans rien sacrifier à l’âme rugueuse du projet. Masterisé par Matt Labozza (Palm, The Giraffes), Punishers impose Matt C. White comme une voix singulière du rock indépendant new-yorkais. Une claque. Une confession amplifiée.

