Avec Fumbling, Augustine livre un morceau chargé d’intimité, à la fois confession et ouverture. Le titre évoque cette sensation brute de tâtonnement : ne plus savoir tout à fait où l’on va, mais décider de bouger quand même. L’artiste y aborde ce retour après une longue période d’égarement, « revenir après s’être senti perdu pendant longtemps », pour reprendre ses propres mots.
Musicalement, on retrouve la veine indie pop à la nostalgie assumée — un parfum rétro, clin d’œil à des sonorités d’antan, revisité pour aujourd’hui. L’arrangement sert le propos : les nappes sonores peuvent sembler douces, presque enveloppantes, mais ce sont bien les textures de l’attente et de la poussée vers l’avant qui dominent. Le refrain, quand il éclate, ne crie pas mais libère.
Car si Augustine évoque une quête — « something bigger, something that can move you forward again » —, ce n’est pas dans un éclat soudain qu’il la trouve, mais dans ce moment entre deux, ce brusque arrêt suivi d’un lent redémarrage. Le versant émotionnel est propre, sans excès ; ce que l’on ressent, c’est l’acceptation du hiatus et la courageuse tentative de franchissement.
Fumbling n’est pas un hymne imposant mais un moment de bascule, un instant suspendu où l’artiste se tient au bord du vide — et choisit de sauter. Une belle preuve que parfois le mouvement se construit dans la fragilité.

