Avec Hatter’s Mad Emporium, Bog Witch déploie un univers sonore aussi fantasque que troublant, où l’imaginaire néo-victorien se mêle à une poésie sombre et engagée. À travers cette nouvelle création, Wendy DuMond, âme fondatrice du projet, compose un véritable théâtre de l’étrange, où la musique devient un sortilège.
L’introduction, marquée par des horloges dissonantes et un sitar flottant, donne le ton : ici, tout vacille. Les synthés ondulent comme des mirages, les cuivres s’emballent dans une marche incantatoire, et les chœurs s’élèvent comme des murmures d’un autre temps. On pense à un cabaret perdu dans les limbes de Wonderland.
Mais derrière la féerie apparente, Hatter’s Mad Emporium explore des thèmes profonds : l’illusion, la quête de vérité, les dangers de la curiosité et la façon dont le pouvoir des femmes est souvent nié, voire réprimé, dans un monde façonné par le mensonge. Le Chapelier est fou, certes, mais son emporium devient le miroir d’une société en dérive.
Impossible de réduire ce morceau à un genre. C’est un objet sonore hybride, entre folk psychédélique, art-pop et incantation surréaliste. Une expérience à vivre plus qu’à écouter.
Avec ce titre, Bog Witch ne se contente pas de raconter une histoire : elle crée un espace de transformation. Et dans ce labyrinthe sonore, chaque détour devient révélation.