Une voix s’élève, pure, presque irréelle. Celle de Liza Liakh ouvre Zenit avec « Ivana Kupala », premier titre d’un EP en quatre mouvements, pensé comme une traversée rituelle. Inspiré des célébrations ukrainiennes de la Saint-Jean d’été, ce projet est né sur scène, lors d’une performance chorégraphique où l’artiste chantait en direct. Aujourd’hui, Zenit trouve une seconde vie, intime et ample, entre spiritualité païenne et textures électroniques.
Dès les premières notes, on sent l’organique. La voix de Liakh, à la fois technique et aérienne, plane au-dessus de nappes discrètes, presque liquides. « Ivana Kupala » évoque les couronnes de fleurs flottant sur les rivières, symboles d’espoir et d’amour à venir. Puis « Marena » entre en scène, plus grave, comme un arbre enraciné dans l’invisible. La transformation spirituelle s’opère en silence, portée par des mélodies venues d’ailleurs.
Le titre central, « Zenit », rayonne. Tout ici est feu, joie, célébration solaire. Le rythme s’anime, l’élan devient collectif. Et quand vient « Fern Blossom », le dernier morceau, c’est un retour au silence, à la solitude. La protagoniste s’y mue en sirène, figure d’un amour qui se dissout dans les eaux profondes.
Avec Zenit, Liza Liakh ne se contente pas de revisiter un héritage : elle l’incarne, le fait respirer, et lui donne une voix nouvelle. Une œuvre subtile, vibrante, où le passé dialogue avec l’électronique dans une langue universelle.