Certains morceaux deviennent des repères dans l’histoire de la musique, des points lumineux qui continuent de hanter nos imaginaires. “Nightcall”, l’hymne électro signé Kavinsky et immortalisé par le film Drive, appartient à cette catégorie. Quinze ans après sa sortie, Caitlin & Brent lui offrent une renaissance inattendue, à mi-chemin entre la nostalgie et la réinvention.
Là où l’original portait une tension froide, métallique, née des synthétiseurs et du bitume nocturne, le duo choisit de la transformer en une rêverie baroque-pop aux accents des années 60. Les cordes remplacent les machines, les harmonies s’élargissent, la voix se fait caresse. Et le célèbre échange vocal entre l’homme et la femme s’inverse, offrant un nouvel équilibre entre distance et désir.
Le résultat n’efface rien de la mélancolie initiale, mais lui ajoute un voile de douceur. “Nightcall” devient ici un dialogue suspendu, une chanson d’amour au ralenti où chaque note semble flotter entre deux époques. On y entend autant la fascination du duo pour les classiques que leur goût du contre-pied.
Après “Mirage”, extrait du film Lousy Carter, cette reprise confirme la signature sonore de Caitlin & Brent : celle d’artistes capables de mêler le rétro et le contemporain avec une grâce rare. Leur “Nightcall” se tient à la frontière du passé et du présent, comme un appel murmuré entre deux mondes, entre deux battements de cœur.

