Komo Sarcani n’est plus à présenter. Celui qui rappait déjà avant que le magazine voit le jour, a toujours été très présent dans la scène Hip-Hop française mais pas que…
En effet, ce congolais qui a fuit la guerre avant d’atterrir dans la banlieue sud de Paris, ne se fixe aucune limites ni frontières dans sa musique. C’est ainsi qu’on le découvre sur son nouveau projet, en collaboration avec le producteur norvégien Ollie Twist.
C’est parti pour des « Experiences » sonores dont eux seuls ont le secret, du bon son et du rap à l’ancienne comme on aime …
1- Il y a t’il une signification derrière ton nom d’artiste ?
Mon nom d’artiste est un mélange de réalité et de fiction. Komo est mon nom civil mais écrit différemment, Sarcani le nom du personnage d’une série que je regardais adolescent.
2- On ne sait pas grand-chose sur toi, peux-tu nous dire d’où tu viens?
J’ai grandi en Afrique, suite à la guerre civile qu’à connu le Congo, je suis venu rejoindre ma famille en France. J’habite la banlieue sud de Paris depuis quelques années maintenant.
3- Quand et comment en es-tu arrivé à faire de la musique ?
L’histoire est longue mais je vais vous la faire en vite fait.
J’avais déjà commencé à écrire des textes en écoutant des artistes comme Mc Solaar, La Cliqua ou encore Idéal J. C’est au début des années 90 que j’ai fait ma première séance studio avec mon groupe Logicik, on y a pris goût, et depuis je suis dedans.
4- Te souviens-tu de la première chanson que tu as créée ?
Je m’en souviens vaguement, mais j’ai en tête cette première séance studio.
J’étais drivé par notre mentor, Dr Mfuma Strong, qui m’avait transmis tous les codes de cette musique, c’est aussi lui qui composait les musiques sur lesquelles je posais. Je me souviens du stress qui m’habitais car à l’époque il fallait connaît son texte par cœur pour être opérationnel en studio. Je garde un très bon souvenir de ce premier jour.
5- Peux-tu nous parler de ta musique en quelques mots ?
Mes textes s’imprègnent de la réalité dans laquelle on vit, je parle beaucoup de la condition humaine de notre société. J’aime l’écriture complexe qui pousse à la réflexion. Quant aux musiques ça peut partir d’une simple boucle (sample) ou même d’une batterie (drums) simple. C’est vraiment au feeling car pour écrire il faut que le beat me parle dès les premières secondes d’écoute.
6- De quoi t’inspires-tu, quels artistes t’ont marqué ?
Comme je le disais précédemment, tout peut m’inspirer : une conversation, une situation, une tragédie… Je ne m’impose aucune limite dans les thèmes à aborder. Concernant les artistes qui m’ont marqué, voir m’ont donné une certaine vision de la musique, je citerai Nas, Mobb Deep, Slum Village, ATCQ, Ugk, Oxmo Puccino, Fabe ou encore Alpha Wann car ils ont chacun un style propre à eux qui est très inspirant.
7- J’ai vu que tu as beaucoup collaboré avec des artistes de Détroit comme Black Milk, Illa J, Guilty Simpson, Phat Kat, Frank Nitt et j’en passe comment s’est fait ses rencontres?
Beaucoup de rappeurs faisait du son New Yorkais ou de la West Coast. Je voulais arriver avec quelque chose de différent de cette tendance en proposant un son plus soulful. Étant un grand fan du son de Jay Dee aka J Dilla, j’ai toujours souhaité que mon son sonne comme ça. Ces rencontres se sont fait par biais des réseaux sociaux, j’ai proposé à Phat Kat de faire un son et de le clipper, tout s’est super bien passé, il a kiffé, et m’a présenté à Guilty et Illa J avec qui j’ai également fait des collaborations, c’est un petit milieu où tout le monde se connait, quand une collaboration se passe bien, le bouche à oreille se fait naturellement et les rencontres aboutissement à des créations artistiques.
8-Quels sont tes projets en ce moment ?
Je viens de sortir « EXPERIENCES » qui est un projet en commun avec le beatmaker norvégien Ollie Twist. Cet album propose des influences plus large que celles que j’ai déjà exploité, chaque son ramène quelque chose de différent d’où le nom du projet.
Nous avons enregistré l’album entre Oslo et Paris, en invitant des talents comme le groupe légendaire du New Jersey The Artifacts, Charlie Smarts du groupe Kooley High (proche de 9th Wonder), le rappeur londonien Benny Diction et pleins d’autres. Un album à découvrir en urgence.
9- Comment comptes tu défendre ce projet? En sachant que tu es quand même un des artistes français à faire des tournées indépendantes dans toute l’Europe.
Je pense que la seule façon de promouvoir l’album est de faire un maximum de scènes, nous sommes en train de mettre en place une tournée qui va s’étaler jusqu’en fin 2022. Cette fois ci on ira encore plus loin que d’habitude, car on est sollicité dans d’autres pays. Étant artiste indépendant on se doit de bosser plus que les autres et de se donner les moyens de faire découvrir au public le fruit de notre travail en live.
10- As-tu une anecdote ou un secret à nous confier ?
On prépare déjà une nouvelle version de l’album « EXPERIENCES » avec des nouveaux titres et des nouvelles collaborations.
Crédit Photo: Supermonkey Fly
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