C’est dans le silence feutré de son home studio au Royaume-Uni que DJ NOCTURN a conçu Sermons Of The Forgotten, un album dense et viscéral, à la croisée du journal intime et du manifeste social. Le producteur britannique y déploie une série de récits aux accents mélancoliques, portés par une esthétique sombre et dépouillée, et rehaussés par une utilisation subtile de l’intelligence artificielle dans le processus créatif.
Loin des tendances tape-à-l’œil, l’album s’inscrit dans une veine introspective, presque documentaire. “Brother, Not By Blood” est l’un des morceaux les plus marquants. On y suit deux hommes liés par les épreuves de la rue, unis par une fraternité qui n’a rien de biologique. L’un est loyal jusqu’à l’os, l’autre au bord du gouffre. Le morceau se déploie lentement, comme une tension qui refuse d’éclater, laissant le poids de l’histoire faire tout le travail.
Autre temps fort : “No Peace”, chronique d’une guerre intérieure menée en silence. Le personnage central, hanté par ses erreurs, tourne en rond dans une boucle de regrets et de solitude. La production, atmosphérique et rugueuse, accompagne ce tumulte avec pudeur.
Avec Sermons Of The Forgotten, DJ NOCTURN donne la parole à ceux que le bruit du monde étouffe. Un album lucide et engagé, où chaque piste résonne comme un témoignage brut, à écouter d’une traite, comme on lirait les pages d’un carnet qu’on pensait perdu.