À la première écoute de “My Past”, on comprend qu’on n’a pas affaire à une simple chanson, mais à un fragment d’âme gravé sur bande. Farbod Biglari, chanteur iranien basé à Vancouver, y signe sans doute l’un de ses titres les plus intimes. Porté par des guitares languissantes et une voix aussi nue que maîtrisée, le morceau semble venir d’un ailleurs, quelque part entre les brumes de Pink Floyd et les pulsations organiques des Doors.
Chanté en persan, “My Past” dépasse pourtant toute barrière linguistique. La douleur contenue, les souvenirs qui s’attardent, cette manière de rendre palpable une histoire d’amour révolue : tout respire l’universalité. Le morceau se glisse doucement dans l’oreille, comme un souvenir oublié qui referait surface sous forme de mélodie.
L’artiste évoque ici une relation passée, non pour la regretter, mais pour en souligner la persistance. Le passé, chez Biglari, n’est ni figé ni révolu. Il respire, il vibre. Et surtout, il chante. Comme nous, vous allez être emportés dès les premières mesures.
Sur son dernier album Nightmare, ce titre fait figure de clairière : un instant suspendu, lumineux, au cœur d’un disque plus tourmenté. “My Past” n’est pas seulement une chanson de rupture, c’est un hommage à ce qui reste – l’écho d’un amour, la tendresse d’un souvenir. Et Farbod Biglari y trouve, sans artifice, une voix juste. La sienne.