Il y a des morceaux qui ne se contentent pas de s’écouter : ils habitent l’air, s’insinuent dans les silences et nous tiennent par la main, doucement. Avec « Waltz for Baran (The Rain Waltz) », Farbod Biglari livre une pièce instrumentale d’une rare délicatesse, entre confidence murmurée et hommage assumé.
À l’origine, une simple mélodie à la guitare, griffonnée à l’adolescence. Et puis les années, les sons, les influences. Aujourd’hui, cette valse prend vie avec une élégance presque cinématographique, façonnée avec soin aux côtés de l’arrangeuse Maria Duque. Le résultat : un écrin sonore où chaque note semble tomber comme une goutte sur la vitre d’un souvenir.
Biglari revendique l’ombre bienveillante de Stelvio Cipriani, figure tutélaire du cinéma italien. On y sent, en effet, ce goût du motif nostalgique, ce phrasé mélodique qui caresse sans appuyer. Mais ce qui marque surtout, c’est l’intimité du propos. La pluie, ici, n’est pas un décor : elle est une humeur, un regard vers l’intérieur.
« Waltz for Baran » est disponible sur les principales plateformes, mais ce serait presque une erreur de le consommer à la volée. Ce morceau se mérite, s’écoute à voix basse. Il ne dit pas tout, mais il suggère l’essentiel. Et c’est là que réside sa beauté.