Sur “Crack”, FLOSS ne propose pas un simple titre à danser — elle livre une déflagration sonore où colère et ironie se croisent dans une transe électro ultra maîtrisée. L’artiste indépendante installée à Berlin retrouve le producteur 3arthquaker pour ce qui ressemble à une potion montée en laboratoire clandestin : minimalisme rythmique, lyrics tranchants, et une rage féministe parfaitement assumée.
Dès les premières secondes, le beat est sec, presque brutal. FLOSS balance : “I put crack in this track / Amy said no rehab”. La ligne est provocante, mais loin d’être gratuite. Elle marque le ton : sans filtre, sans détour, avec cette urgence de dire les choses telles qu’elles sont — ou telles qu’on refuse souvent de les entendre.
À mi-chemin entre Marie Davidson, COBRAH et Peaches, la voix de FLOSS serpente entre sarcasme et incantation, comme une guide dans une rave saturée d’ombres et de néons roses. On danse, mais on écoute aussi. Et ce n’est pas qu’un banger : c’est un geste artistique, presque politique.
Avec “Crack”, FLOSS confirme qu’elle n’est pas là pour lisser les angles. Elle préfère les secousses, les tensions, l’inconfort créatif. Et dans ce vacarme électronique, c’est précisément là que naît sa puissance.