La nuit, chez Greg Kozo, ne se danse pas : elle se traverse. Avec Club Melancholia, le producteur français sculpte un paysage électronique dense, à la frontière du rêve et de l’intime. Une techno hypnotique, traversée par un souffle mélancolique, où chaque pulsation semble issue d’un souvenir enfoui.
Le morceau s’ouvre sur un motif synthétique voilé de brume, comme un appel lointain. Pas de montée brutale, mais une progression subtile, presque cinématographique. Les textures analogiques enveloppent l’auditeur dans une matière chaude, vibrante, au rythme d’un drop doux-amer, aussi apaisant qu’obsédant. Loin du vacarme des dancefloors, Club Melancholia parle à ceux qui dansent les yeux fermés, en quête d’écho intérieur.
Le clip, véritable parabole visuelle, prolonge ce voyage : un héros solitaire se laisse entraîner dans une soirée peuplée de figures étranges, mi-humaines, mi-oniriques. Entre fascination et trouble, l’histoire épouse la musique dans une chorégraphie où tout vacille.
À la croisée des mondes — entre Burial, Bicep et Gesaffelstein — Greg Kozo trace sa propre ligne : celle d’une nuit élégante, hantée mais lucide. Club Melancholia est de ces morceaux qui ne font pas seulement vibrer les murs, mais les souvenirs.