Le retour de Killing Kind résonne comme un écho venu des profondeurs d’Uppsala. Avec Being Human, le trio suédois livre un second album plus dense, plus viscéral, où la tension du post-punk s’allie aux volutes glacées de la darkwave. Enregistré au mythique Sunlight Studio avec Tomas Skogsberg, ce disque sonne comme une confession collective, une prière murmurée au milieu du vacarme d’un monde en chute libre.
Dès Humanity, le ton est donné : guitares solitaires, sonorités spectrales et un souffle apocalyptique qui enveloppe tout. On y entend l’humanité lutter, s’épuiser, et parfois s’abandonner. Desperately Holding On ou Let the Demons Take the Win traduisent cette lutte intérieure, celle d’une génération qui tente de comprendre ce qu’il reste à sauver. Chaque morceau agit comme un fragment de miroir où se reflètent nos vertiges — la peur, la mémoire, l’exil intérieur.
La voix grave et magnétique de Björn Norberg traverse ces paysages sonores comme celle d’un narrateur qui aurait trop vu. Dans The Nature of Fear, il dissèque l’angoisse avec une précision presque clinique, avant que Distant World ne ferme la marche, laissant dans son sillage une émotion suspendue. Quelques chansons qui nous ont marqué et qui vous donneront envie de plonger encore plus en profondeur dans le catalogue musical du groupe.
Entre héritage de Depeche Mode et urgence contemporaine, Killing Kind ne copie pas : il métabolise. Being Human est un album total, hanté et lucide, qui regarde notre époque droit dans les yeux. Un cri froid, mais profondément humain.

