Sur les pavés grisonnants du sud de Londres, Kwengface revient avec un morceau qui tranche autant qu’il touche. Avec « Parallel Theory », le rappeur laisse de côté les postures pour livrer un texte intime, presque méditatif, sur les bifurcations de la vie. C’est le quatrième extrait de son prochain EP Victim of Circumstance, attendu pour le 20 juin, et sans doute le plus introspectif.
Le morceau agit comme un miroir brisé : à chaque reflet, une vie possible. Un avenir, une perte, une paternité, une rédemption. Le beat drill est là, sombre et minimal, mais il laisse respirer les mots. Et Kwengface y déploie une plume consciente, plus proche du carnet de bord que de la punchline.
Dans « Parallel Theory », il ne s’agit plus seulement de survie ou de street credibility. Il est question d’héritage, de mémoire, de ces moments charnières où tout aurait pu basculer. Le clip, tout en noir et blanc contrasté, renforce cette atmosphère de temporalité suspendue. On y voit l’homme, plus que l’artiste. Le père, plus que le rappeur.
Avec ce titre, Kwengface semble prendre un tournant. Moins démonstratif, plus narratif. Il s’inscrit dans cette tradition du rap britannique qui sait conjuguer la rue au passé composé, avec un regard lucide sur l’histoire et ses cicatrices. Une manière de dire que l’on peut être un produit du système sans en être prisonnier.
Ce n’est plus seulement de drill dont il est question ici. C’est de destin.