Le mythe du lancer de téléviseurs : Quand les rockstars des années 70 et 80 brisaient plus que des écrans

Une époque où la rébellion était de mise

Il existe des moments dans l’histoire du rock où l’extravagance et l’excès étaient si entremêlés à la musique qu’ils en devenaient presque un prolongement naturel. Les années 70 et 80, périodes dorées de l’histoire du rock’n’roll, ont vu une multitude de gestes qui, au-delà du show sur scène, ont cristallisé l’image de l’artiste rebelle, hors normes. Parmi ces gestes symboliques, le lancer de téléviseurs depuis les fenêtres d’hôtels par des rockstars reste l’un des plus mémorables. Ce n’était pas simplement une manifestation de frustration ou une crise passagère ; c’était un acte de défi, une réponse iconoclaste à une époque où l’image publique des musiciens était tout aussi importante que leur musique. Ce geste, récurrent chez certains groupes, a non seulement alimenté la légende des stars du rock, mais il a aussi marqué un tournant dans la manière dont le public percevait l’alliance entre l’artiste et son art.

Dans cette chronique, nous allons non seulement retracer les origines de ce geste mythique, mais aussi analyser son impact sur l’image du rock des années 70 et 80, tout en le replacant dans le contexte culturel et social de l’époque.

L’iconoclaste naissance du phénomène : Les Who et le premier lancer symbolique

Si l’on devait attribuer un premier acte de lancer de téléviseurs à un groupe, les Who seraient sans doute les premiers à entrer dans l’histoire. En 1967, alors qu’ils étaient en tournée aux États-Unis, les membres du groupe se retrouvaient souvent confrontés à des conditions de travail désastreuses. Lors d’un passage dans un hôtel à Flint, Michigan, Pete Townshend, le légendaire guitariste, aurait été tant agacé par les conditions d’hébergement qu’il aurait décidé de briser un téléviseur. Ce geste fut loin d’être anodin. Bien plus qu’un simple acte de destruction, il constituait une forme de protestation contre l’inconfort et la monotonie de la vie en tournée, mais aussi contre l’autorité, qu’elle soit celle des managers, des hôtels ou des promoteurs. Townshend, comme ses camarades des Who, ne voulait pas être un simple musicien qui se contentait de jouer pour satisfaire son public. Il incarnait une vision du rock comme une forme d’art total, un art qui exigeait une liberté sans compromis.

Cet incident marqua ainsi le début d’un phénomène qui allait prendre de l’ampleur dans les années qui suivirent. La réputation des Who, déjà celle de musiciens démesurés et extrêmes, se solidifiait. L’acte de jeter un téléviseur n’était plus un simple geste d’énervement ; il devenait un acte de défi, une forme de libération de l’artiste par rapport aux attentes sociales.

Les Rolling Stones : Quand l’arrogance se transforme en art

Mais les Who n’étaient pas les seuls à mettre en scène de tels excès. Les Rolling Stones, eux aussi, cultivaient cette image de rockstars indomptables. Si l’on pense à l’image des Stones, on ne peut éviter de mentionner leur goût pour la démesure et l’anarchie qui transparaissaient à travers leurs comportements hors normes. En 1972, lors d’une tournée en Amérique, Mick Jagger et Keith Richards, entre autres, auraient eu recours à des scènes de destruction similaires, jetant des téléviseurs depuis les fenêtres de leurs chambres d’hôtel, lors de soirées effrénées.

Ce geste était symptomatique de la personnalité des Stones : un mélange de rébellion contre la société et de désir de vivre pleinement chaque instant. Ils étaient des figures de proue de la contre-culture des années 60 et 70, et ce geste ne faisait que renforcer leur image d’artistes dégagés de toute contrainte morale ou sociale. Pour eux, briser des objets représentait non seulement une forme de catharsis, mais aussi une manière d’exprimer leur rejet du contrôle extérieur, que ce soit celui des autorités, des institutions ou même de leurs fans.

La psychologie derrière ces actes : Un rejet de la culture dominante

Pourquoi les rockstars des années 70 et 80 ont-elles choisi de briser des téléviseurs plutôt que d’autres objets ? La réponse, en grande partie, réside dans ce que le téléviseur représentait à l’époque. Ce n’était pas simplement un appareil pour regarder les actualités ou les émissions populaires ; c’était le symbole de la culture de masse et du conformisme social. La télévision était un vecteur de diffusion des normes, un outil de pouvoir, de contrôle et d’influence.

Les rockstars, dans leur quête de liberté totale, se sont emparées de cet objet comme d’un symbole de rébellion. Le fait de le briser devenait ainsi un acte politique et symbolique, un rejet de l’uniformisation de la société et des attentes imposées par la culture populaire. Ils rejetaient cette culture de masse qu’ils jugeaient aliénante, une culture qui véhiculait des valeurs qu’ils ne partageaient pas.

David Lee Roth et le comportement excessif : Les Van Halen et leur relation avec les objets du quotidien

David Lee Roth, le flamboyant chanteur de Van Halen, fait partie de ces rockstars qui ont transformé le lancer de téléviseurs en un rituel de plus. Le groupe, connu pour ses excès, ses shows spectaculaires et sa philosophie du « plus c’est gros, mieux c’est », n’hésitait pas à se livrer à des actes de destruction dans les hôtels, lançant des téléviseurs par la fenêtre comme une forme de libération. Mais au-delà de la simple provocation, ces gestes étaient aussi une manière de vivre pleinement l’esprit du rock : un esprit qui exigeait une liberté totale, sans aucune limite.

Roth, avec son attitude décomplexée et son charisme naturel, incarnaient parfaitement ce que l’on attendait d’un artiste de cette époque : quelqu’un qui se rebelle contre les règles établies, qui défie la bienséance et qui se fiche des conséquences. Le téléviseur, tout comme d’autres objets du quotidien, était pour lui une sorte de toile vierge sur laquelle il inscrivait son propre message de contestation.

Le cas de Led Zeppelin : Entre excès et mythologie

Il serait impensable de parler de ces comportements démesurés sans évoquer Led Zeppelin. Le groupe britannique, considéré comme l’un des pionniers du hard rock, était aussi un maître du chaos. Au Japon, lors de leur tournée en 1973, des membres du groupe, dont le batteur John Bonham, étaient accusés d’avoir jeté des téléviseurs par les fenêtres de leurs chambres d’hôtel. Cette anecdote, parmi tant d’autres, contribuait à renforcer la légende du groupe, connu pour sa propension à flirter avec les limites de la décence.

Pour Led Zeppelin, ces gestes étaient avant tout des symptômes de la tension constante entre le désir de liberté et l’enfermement dans la célébrité. L’alcool, la drogue et la frustration étaient des éléments qui alimentaient cette recherche incessante d’un exutoire, et les téléviseurs brisés symbolisaient cette libération. Mais plus encore, ils devenaient un moyen pour le groupe de marquer son territoire et de signifier au monde que, même à l’apogée de leur carrière, ils n’étaient jamais prêts à se soumettre aux règles qui leur étaient imposées.

L’impact culturel et la réception médiatique : Un double tranchant

L’impact de ces gestes démesurés sur l’image des rockstars était ambivalent. D’un côté, ils renforçaient l’aura d’indépendance et de rébellion qui était associée aux grandes icônes du rock, contribuant à forger une image de l’artiste comme un être à la fois génial et déconnecté des réalités quotidiennes. Cependant, ces actions étaient aussi des couteaux à double tranchant. Les médias, souvent friands de scandales, ont utilisé ces comportements pour alimenter le mythe de l’artiste dépravé, un cliché qui colle encore aujourd’hui à de nombreuses figures du rock.

Une époque révolue, mais un héritage toujours vivant

Aujourd’hui, il semble que les excès de ces rockstars soient révolus. L’époque du lancer de téléviseurs a laissé place à une industrie musicale plus régulée, où les artistes sont conscients de la portée médiatique de leurs actions. Cependant, l’esprit de rébellion persiste dans de nombreux genres musicaux contemporains, bien qu’il se manifeste désormais de manière plus subtile. Les rockstars d’aujourd’hui n’ont plus besoin de briser des téléviseurs pour affirmer leur indépendance. Mais, même dans une époque où les excès sont moins visibles, l’héritage de ces moments de destruction reste une partie indélébile de l’histoire du rock.

Le rock’n’roll, entre mythe et réalité

Le lancer de téléviseurs est devenu, au fil du temps, un symbole de la liberté, mais aussi de la folie qui définissait l’attitude des rockstars dans les années 70 et 80. Ce geste anodin, parfois incompris, a nourri une légende, façonné des mythes et cimenté l’image du rock comme une forme d’art à part, souvent aussi destructeur que créatif. À travers ces actes iconoclastes, les rockstars ont démontré qu’il ne s’agissait pas simplement de faire de la musique, mais de vivre, de défier les conventions et de redéfinir les frontières du possible.

Si le monde du rock a changé, les échos de ces années folles résonnent encore aujourd’hui, rappelant à chacun que la musique, avant d’être une scène, est aussi un champ de bataille où l’art et la rébellion se rencontrent sans cesse.

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